Ouest France Entreprises. Dans les ports à sec, des bateaux sur des étagères

Ouest France - Port à sec

Rien de plus énervant avec une voiture de ne pas trouver où la garer. Du coup, on a inventé les parkings sur plusieurs étages. Pour les bateaux, c’est pareil avec les ports à sec.

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Face au manque de places aux pontons dans les ports à flots convoités des plaisanciers, les ports à sec sont de plus en plus nombreux à ouvrir. Dernier en date à Lorient, il y a un mois. « On réfléchit à l’avenir. Comment trouver des places supplémentaires ? », demande Brieuc Morin, directeur des ports, de la société Sellor, qui gère plusieurs ports de plaisance dans le Pays de Lorient.

Le port à sec se présente sous forme d’étagères, des racks, bien posés sur la terre ferme. Un automate équipé de deux fourches, dans le cas de Lorient, descend le bateau à la demande de son propriétaire et le met sur une remorque tirée par un tracteur. Hop, en deux temps trois mouvements, le bateau est de retour sur l’eau. La plupart des ports à sec accueillent de petites vedettes à moteur. Les croiseurs à voiles demandent plus d’organisation et de moyens.

« Bateaux ventouses »

La volonté de ces nouveaux ports, c’est aussi d’éviter « les bateaux ventouses »comme le dit Florent Urien, gérant du port à sec de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). « On met à terre les bateaux ventouses et on met à l’eau les bateaux qui sortent. » Mais le principe, importé des États-Unis depuis quelques années, a encore du mal à prendre auprès des plaisanciers.

On ne devrait même plus dire « port à sec », mais « port de plaisance à sec », souligne Bernard Rondot, président de l’association France Port à sec, qui regroupe six établissements en Bretagne. Il avance la principale plus-value d’un bateau au sec et à l’abri « Un meilleur entretien. » Sans compter les services supplémentaires.

Pas un business en soi

Pour bousculer les idées reçues, le port à sec de Concarneau (Finistère), le Pasco, a décidé de prendre les devants. « La seule activité de port à sec ne permet pas de générer du business et des emplois », selon Emmanuelle Beaumont du Pasco. Le port, qui comptera bientôt 600 places, va devenir un pole nautique avec « des offres de services comme de l’hivernage, un atelier de mécanique, une zone de carénage aux normes environnementales ».

Des avantages qui permettent d’attirer les plaisanciers, là où il n’y a pas de bénéfice économique direct : une place en port à sec est au même prix, ou légèrement inférieur, que celle d’un port à flots. Entre 1 300 et 1 600 € à l’année pour un bateau de 6,5 à 7 mètres. Avec ensuite, soit un nombre de mises à l’eau illimitées, soit un forfait.