MINI TRANSAT : Premier bilan à mi-parcours pour Frédéric Denis, skipper Nautipark

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MINI TRANSAT : Premier bilan à mi-parcours pour Frédéric Denis
Arrivé 3ème prototype, en 7j 4h 17mn et 25’ à la vitesse moyenne de 7,23 nds
« Il faut vraiment puiser dans ses réserves »

La mini Transat, il en crevait d’envie depuis des années ; Frédéric a concrétisé son rêve d’enfance lorsqu’il a pris le départ de la 20ème édition le 19 septembre dernier. S’il a tenu la tête les premiers jours, Fred s’est fait devancer par son adversaire Davy Beaudart, skipper avisé du circuit, qui a ensuite dominé le jeu jusqu’à l’arrivée aux canaries.

1257 milles nautiques, une semaine de mer en solitaire, un peu de pétole en début de parcours pour brouiller les pistes, une traversée de golf de Gascogne et des descentes interminables sous spi ; Frédéric aura su tirer son épingle du jeu en marquant le reste du peloton de prototypes et en terminant finalement troisième de cette première étape, 6 min seulement derrière Axel Tréhin, le dauphin de la course.

« Passe ta mini d’abord ». Pour une première, Frédéric ne doit pas rougir ; le jeune bizuth a fait une très belle performance et qui sait, pourquoi pas rattraper son retard sur Davy et Axel au second round ?

Rencontre avec Frédéric Denis, skipper Nautipark.

Frédéric Denis, Skipper Nautipark, Mini Transat Frédéric Denis, Skipper Nautipark, 3ème Mini Transat

Un sentiment de victoire et une envie de progresser

« Je sens que je dois encore progresser. Tenir la pression de la course dans la durée, ce n’est vraiment pas évident, mais le fait d’arriver au port après 6 jours de mer intenses au portant, c’est déjà une belle délivrance et un grand moment. Nous avons eu des conditions de rêves mais ce n’est pas de tout repos. Cette traversée, il faut aller la chercher.»

Un peu de stratégie, mais surtout naviguer en bon marin…

«Nous avons travaillé les routages et la météo avec Christian Dumard avant le départ, sachant que cette analyse n’est vraiment fiable que jusqu’au large de Lisbonne. Donc, j’avais donc un schéma globale en tête que je recoupais avec ce qu’il se passait réellement sur l’eau : informations BLU, nuages, ressentis pression, etc.
Je me mettais en mode « machine » et puis c’est mon corps qui donnait le signal, m’obligeant à ralentir, à enlever de la toile et à me reposer. Il faut apprendre à gérer sa fatigue pour éviter de vraiment tomber dans le rouge, de faire des gros vrac et casser. Parce que l’objectif, c’est quand même de passer de l’autre coté, non ?»

Trouver son rythme

« Je n’avais jamais fait une course aussi longue ; il faut vraiment puiser dans ses réserves en pensant à bien à dormir et trouver son rythme. Par exemple, la nuit, j’alternais 1 heure à la barre + 20 min de sieste ou 2 fois 20 min. La journée, j’essayais de manger, faire ma toilette, améliorer mon confort pour tenir dans la durée. Sur les allures VMG portant, c’est intéressant de barrer car il y a un réel gain donc je barrais la moitié du temps, même si mon pilote est vraiment bien. Nous avons fait de supers développements avec NKE, ce qui me permet de ne pas perdre trop sous pilote ; c’est un vrai plus. » 

Du suspens jusqu’au bout …

« Tous les jours, nous recevions le classement, mais c’est relatif à la position par rapport à l’arrivée ; cela ne donne pas la position réelle sur l’eau. Le matin de l’arrivée, cela faisait 36 heures que je n’entendais plus personne à la VHF. Je croyais que j’avais pas mal d’avance sur Clément et Axel. La vérité c’est que j’avais encore des bords à tirer et qu’Axel, lui était en ligne droite. Même si j’étais plus proche physiquement, j’avais plus de miles à parcourir. Cela m’a induit en erreurs. J’ai passé la nuit à attaquer, pensant que j’avais un peu d’avance et pendant qu’Axel se refaisait tranquillement à l’ouest. Bref, c’est tout le jeu de la course 😉 »

Une 1ère étape qui laisse des traces

« Mon bateau va bien même si cela a travaillé un peu. J’ai eu la ferrure de safran qui s’est déssérée mais je m’en suis rendu compte suffisamment vite pour resserrer à temps. Le palier de quille a un peu bougé et globalement j’ai quelques petits dossiers « étanchéité » à traiter. J’ai tout noté pendant l’étape et comme je reste 1 mois sur place, je vais avoir le temps de bien préparer le bateau pour repartir.

Sinon, le marin va bien. J’ai un peu le cou qui tire ou le bas du dos tendu. Mes genoux ont trinqué aussi ; ce n’est pas très confort le mini, ce n’est pas un scoop.

Nous avons fait pas loin de 800 milles sous spi et ça, c’était quand même assez dingue !! Ton bateau, c’est une caisse de résonnance, il fait des pointes à 17 noeuds, et toi, tu te cales comme tu peux, tu es balloté de gauche à droite et tu dois essayer de dormir sereinement là-dedans !? Franchement, parfois tu te dis « je suis complètement débile, qu’est ce que je fous là ???  »

Un second round où tout est encore possible

« Sur la première descente au portant, je n’étais pas trop surpris que Davy avance aussi vite. C’est après le cap Saint-Vincent quand le vent a molli que c’était surprenant ; je savais que cela partait par devant mais il était clairement un cran au-dessus en termes de vitesse. Globalement il allait vraiment toujours plus vite, donc c’est vrai que c’est un peu énervant.

Mais la deuxième étape, cela reste les 2/3 de la course donc rien n’est fait. D’autant que 9 heures ce n’est pas si important à rattraper quand tu sais qu’il peut y avoir différents schémas sur plus de 3000 miles. Je garde encore l’objectif sportif de filer devant. Maintenant, je dois encore trouver des clés sur le bateau, d’autant que Davy est très bon et qu’il sait faire avancer son bateau. Ce que je veux avant tout, c’est arriver de l’autre coté en naviguant proprement. »

En attendant, réparer, se reposer et profiter … 

« Je vais me reposer et profiter des canaries. Ici, c’est ambiance Mini. On a été faire du surf hier après-midi. Nous sommes en train de nous faire une coloc’ d’enfer avec Simon Koster, Ludo Méchin, Clément Bouyssou, Ian Lipinski, Benoit Hantzperg, Davy Beaudart… cela risque d’être un peu animé;-). Il y a une très bonne ambiance et on a déjà quelques dossiers mais tout ce qu’il se passe à Lanzarote reste à Lanzarote. »

La mini Transat, une course partagée

Frédéric Denis partage sa course avec sa famille, ses amis et ses partenaires. Parmi eux, l’entreprise Nautipark, partenaire principal du skipper est déjà très fière de son marin. Réactions.
Thomas Durand, gérant Nautipark : « Nous avons tous suivi notre skipper avec plaisir et passion, dommage que Davy et Axel n’aient pas souhaité en faire autant ! C’est une belle aventure à partager, Bravo Fred, continue comme cela, nous sommes très fiers de toi !»

Skipper : Frédéric Denis

Site Web www.dfi-voile.fr
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Communication : Anne-Laure Guilbaud

Site Web ALG CONSEIL, membre LA COLLOC
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